Stratégie de développement en débat à Cap Lorient : Ty Télé et thalasso.

Publié le par Kevrenn Bro An Oriant

 

Le pays de Lorient travaille à diversifier ses activités économiques. C’est la leçon des crises des années 1990 : il faut créer ou favoriser plusieurs filières économiques, c’est une des conditions pour affronter les crises éventuelles de l’une d’entre-elles.

 

Deux dossiers étaient à l’ordre du jour ce soir dans cette optique : une participation à la nouvelle télé locale « Ty Télé » lancée par Demain Sud Bretagne et la vente de terrains pour un projet de thalasso.

Yann Syz, élu de l’UDB, a rappelé  que  cette télévision locale ne résout pas l'absence d'une réelle télé régionale, mais qu’il faut tout faire pour qu'elle contribue à nourrir le débat local et la visibilité de la diversité des enjeux et des acteurs sur le Pays de Lorient. Et au au moment de la thalasso il a rappelé que le tourisme ne saurait constituer une politique de développement économique en soi…Lire ci dessous ces deux interventions.

 

Dossier Ti Télé Demain Sud Bretagne

 

Ce dossier ne résout pas un des problèmes bretons pointé par nombre d’acteurs, dont le géographe Jean OLIVRO : la quasi absence de médias d’envergure collant à la globalité du territoire régional.

Les radios publiques coupent la Bretagne en trois, la télé régionale publique est fragilisée régulièrement etc…

 

Pour autant, localement le projet Demain Sud Bretagne est une vraie opportunité.

Opportunité pour valoriser les initiatives du territoire, opportunité pour éclairer les grands débats d’intérêts publics, opportunité pour apporter une pierre supplémentaire à notre pôle média.

 

Certains de mes amis politiques me demandent quelle sera la place de la culture régionale sur cette chaîne. Je leur rappelle que nous avons été échaudés par un projet précédant, faisant et promettant beaucoup au départ, pour tout supprimer au premier écueil. Je dis simplement que la dynamique des acteurs de la culture Bretonne doit être reflétée aussi sur ce média, en cohérence avec le dis cours de plusieurs communes membres de CAP l’Orient, même si cela peut se faire de manières progressive.

 

Surtout, je souhaite que soit regardée attentivement comment cette chaîne participe à l’économie des entreprises de production audio-visuelle de la région. Entreprises situées à Lorient, mais aussi, ne l’oublions pas , à Ploemeur ou à Erdeven.

 

Par son intervention financière, Cap l’Orient ne doit pas intervenir sur une ligne éditoriale, mais veiller à ce que la vie culturelle, économique et politique de son territoire soit prise en compte dans sa diversité. C’est à cette aune      qu’il faudra bien étudier la clause de revoyure annuelle

Dossier Thallasso

 

Ce dossier ne soulève pas de remarque d’ordre technique de ma part. Simplement un questionnement d’ordre stratégique. Au travers de plusieurs dossiers ce soir et ces derniers mois, on observe une tendance : celle de la tentation pour plusieurs communes littorale de faire du tourisme un moteur le principal levier du développement économique.

Alors certes, le tourisme a sa place dans notre stratégie de diversification économique. Mais il ne peut constituer un moteur durable en soi.

 

Les analyses économiques des tendances à l’œuvre sur le Golfe du Morbihan ou sur le pays d’Auray doivent nous alerter sur ce point. Le ratio d’emploi pérenne au km2 dans les communes à dominante touristique n’y sont pas favorable.

 

Par emplois pérennes j’entend bien sûr à la fois le salariat en cdi, les fonctions publiques et les professions indépendantes et libérales (commerce, agriculture, médecine, artisanat entres autres.)

 

Un renforcement de nos stratégies touristique ne peut donc prendre sens que si cela vient au service de nos autres activités porteuses d’emplois pérennes. Notre politique touristique doit avant tout être un outil pour faire connaître nos métiers des filières poissons, navales, audio-visuelles, agricoles et autres, ainsi que leur enjeux. C’est ce que font Lorient Cap Affaire ou le CCSTI  à des degrés divers.

 

Notre politique touristique doit aussi apporter un facteur de dynamisation et de financement supplémentaire à nos politiques culturelles tout au long de l’année à destination des habitants du territoire. C’est ce que font ainsi le Festival Interceltique, les musées de la Citadelle de Port-Louis ou potentiellement la Cité de la Voile.

 

Aussi la création de nouveaux outils touristiques n’est pas critiquable en soi. Il faut simplement veiller à ce qu’on en fasse pas simplement des outils servant uniquement à commercialiser notre front de mer l’été et l’occuper à vide l’hiver.

Il faut aussi que ces outils soient intégrés dans la vie du Pays de Lorient.

 

Voilà pour dire : attention , le tourisme ne peut-être un moteur du développement local, mais être à son service de manière transversale.

 

Les logiques ultra-libérales à l’œuvre font tout pour faire de nos paysages un produit de consommation. Mais cela  se fait rarement au profit des résidents à l’année, et peut provoquer un éloignement géographique des plus fragiles , et je souhaite donc que notre territoire ne tombe pas dans la croyance du tourisme moteur et poursuive plutôt dans la voie d’un tourisme intégré. Ce point m’amène à dire aussi que les communes qui engagent ce type de projets doivent aussi participer à l’équilibre du logement social sur le Pays de Lorient , pour répondre à nos vœux de mixité sociales.


Yann SYZ
Union Démocratique Bretonne (UDB)
 

 

 

 

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T
<br /> Est-ce que le tourisme thalasso n'est pas, justement, un tourisme permettant d'attirer des touristes tout au long de l'année, celui-ci n'ayant pas besoin du soleil pour être profitable aux curistes<br /> ? De ce fait, le développement du tourisme dans le domaine de la thalassothérapie ne permet-il pas de participer à la diversification tout en offrant une présence touristique tout au long de<br /> l'année ?<br /> <br /> <br />
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