Des batiments publics et du déplacement au Péristyle

Publié le par Kevrenn Bro An Oriant

Yann SYZ a dit tout à l’heure en quoi la place de l’intercommunalité est bien au bord de la rade.

Je voulais compléter ce sujet pour revenir sur les propos de ceux qui parlent à ce sujet de confiscation.

En effet, qu’avons nous entendu comme proposition alternative ?

 

De l’hôtellerie. Quel est le nombre de Lorientais qui utiliserait, qui entrerait même dans un hôtel ? Ce serait là un projet fermé aux lorientais.

 

Du logement. Oui, du logement il en faut pour faire un vrai quartier. Et il y en aura, le bordereau précise que cela fera près de la moitié des surfaces construites. Mais imagine-t-on dans le marché immobilier d’aujourd’hui, même avec le ralenti actuel, réussir à produire des programmes accessibles à tous en front de rade ?  Non, pour s’assurer que le logement ne soit pas accaparé par une minorité très aisée, il faut qu’il soit positionné plus en retrait, seule manière de réussir un minimum de mixité sociale.

 

Un palais des congrès ? Fausse bonne idée également. D’abord parce que l’actuel a certes des défauts, mais il a un avantage salué par ses utilisateurs : son emplacement actuel. Placé à proximité immédiate d’hôtels de gammes variées, des commerces, des stationnements, de la poste et de l’office de tourisme, le tout avec vue sur le port.

Certes, le péristyle est aussi un bel emplacement, mais cela éloignerait le palais des congrès de certains de ces éléments. Et surtout, pour le rentabiliser, il faudrait en faire un vrai lieu du tourisme d’affaire, et là encore, c’est une minorité de lorientais qui serait concernée.

 

Voilà pour dire qu’un bâtiment public est le plus sur moyen de s’assurer l’accès au plus grand nombre. Un bâtiment public permet de doser l’équilibre entre bureaux pour ceux qui sont au service de tous et espaces ouverts aux habitants : salles d’expositions, belvédères, salles de réunion.

Mettre la maison de l’agglo sur ce lieu ce n’est pas confisquer, c’est au contraire préserver un accès possible à tous !

 

Un mot sur le cout . La maison de l’agglo sera financé à une large part grace aux économies de fonctionnement réalisées par la suppression des huit sites actuels.

Alors qui aujourd’hui crée du gaspillage ? Les élus de Cap l’Orient ? Non ils rationalisent les coûts.

Les législateurs, entendez les parlementaires, plus sûrement ! car en créant les agglomérations qui collent le plus souvent à la réalité des bassins de vie, ils ont bien fait.

 

Mais ils ont agi comme le gouvernement de Louis XVI, qui créait des choses sans supprimer les anciennes. Alors si les agglomérations gèrent les bassins de vie, si les régions coordonnent les stratégies solidaires, il y a entre les deux un niveau de trop dans le millefeuille.

C’est sur le département que le contribuable se casse les dents, c’est le message qu’il faut passer aux sénateurs conservateurs de tous bords dans le cadre de la prochaine réforme territoriale.

 

Je voudrais, pour conclure, dire quand même qu’il reste des chantiers à approfondir pour réussir ce quartier. En dehors d’un parking à l’entrée de l’enclos du port, on perçoit encore mal le lieu entre ce futur quartier et une politique globale de déplacement.

En terme piétons, voire cyclistes, il faudra résoudre quelques discontinuités entre le cœur de ville et les deux accès de l’enclos.

En terme de transport en commun, il faudra penser très vite aux liaisons entre ce secteur et le Triskel d’une part, ce secteur et les autres rives de la rade par batobus d’autre part.

Le temps où les politiques de déplacement suivait les mouvements du bâti n’est plus. Les deux doivent se dessiner d’un même mouvement . Nous savons que le chantier ne fait que s’ouvrir, mais cette dimension doit être traité dès la conception.

 

Pierre-yves Burban.

UDB

Publié dans Lorient

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